Narbonne, romaine et conviviale

Narbonne et canal de la Robine

Mariant la richesse de son patrimoine historique à une convivialité méridionale bien servie par un environnement viticole et gastronomique généreux, la visite de Narbonne se révèle particulièrement plaisante.


Narbonne la romaine

Située au cœur du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, traversée par le Canal de la Robine classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et que surplombe l’un des rares ponts encore habités, Narbonne est d’abord une ville romaine. Fondée à la fin du deuxième siècle avant notre ère, Narbonne recèle de nombreuses richesses architecturales et muséales. Colonie majeure dans l’antiquité, elle fut longtemps considérée comme la « fille aînée de Rome hors d’Italie », lien dont témoigne encore la portion de voie Domitienne (Via Domitia) mise à jour sur le parvis de l’Hôtel de ville. En complément de sa valeur historique, elle jouit d’un environnement naturel et paysager où les reliefs des massifs des Corbières et de la Clape viennent côtoyer la mer Méditerranée et les grands étangs de Bages, de l’Ayrolle et de la Berre. Lorsqu’elle se découvre à l’horizon, Narbonne dominée par sa cathédrale semble veiller sur une étendue naturelle typiquement méditerranéenne. Vignes, garrigues et pins parasols y prospèrent jusqu’aux limites de sites naturels préservés comme la plage des Coussoules ou l’Île Sainte Lucie.

Narbonne la médiévale

Située au grand carrefour des provinces antiques, proche de la péninsule ibérique, l’histoire de Narbonne s’en est trouvée souvent mouvementée. Sous domination musulmane au début du VIIIe siècle, elle fut temporairement une capitale d’al-Andalus. Mais la reconquête chrétienne intervint assez rapidement dès le début du IXe siècle et la ville retrouva progressivement un prestige analogue à celui de son passé romain. Elle redevint dès lors une cité médiévale majeure du sud de la France, favorisant à l’intérieur de ses murs et ses territoires alentour l’essor d’une vie religieuse et commerçante animée. Parmi les témoins architecturaux de ce passé restauré dans ses richesses on compte hors-les-murs l’abbaye de Fontfroide, et dans son enceinte la basilique Saint-Paul-Serge et le Palais des Archevêques. Ce dernier constitue à lui seul un ensemble monumental dont on ne trouve comme équivalent que le palais des Papes en Avignon. Au tableau se rajoute la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur qui abrite sous ses voûtes de 41 mètres de hauteur les plus monumentales orgues d’Europe.

Narbonne la conviviale

L’une des meilleures manières d’apprécier toute la richesse de Narbonne est de visiter le complexe muséal du Palais des Archevêques sans omettre de procéder à l’ascension du colossal donjon d’où l’on domine la ville. En complément de la promenade culturelle et de la visite des édifices religieux, Narbonne s’apprécie également pour sa convivialité méridionale dont les Halles du XIXe siècle offrent un cadre particulièrement savoureux. À cet endroit, parmi les échoppes des poissonniers, des primeurs, des boulangers ou des bouchers-charcutiers, on trouve de petits bars et des restaurants très fréquentés. L’ambiance est typique et il est même possible d’y amener ses propres emplettes qui y seront ensuite préparées à la plancha et servies sur le zinc. En ces lieux respire toute la richesse gastronomique de proximité, que l’on retrouvera également dans les restaurants de la ville et les tables alentour, le tout bien servi par une tradition viticole renommée, ainsi que la proximité des centres ostréicoles de Leucate ou de Gruissan.


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Le Massif de la Clape

Gruissan - Massif de la Clape

Entre Gruissan et Narbonne-Plage, le massif de la Clape offre le cadre d’une balade sur un parcours d’une mémorable richesse.

Département : Aude (11)
Direction : Gruissan
Départ : parking de l’Étang
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À Gruissan s’impose en premier lieu l’étang qui précède le village et sur la berge duquel se découpe la silhouette pittoresque de l’ancien château, bien planté en haut de sa butte. Viennent ensuite la plage, le quartier des chalets et des chapelets d’étangs environnants. Ce vivant spectacle est si typique qu’il occulte une autre merveille : le massif de la Clape, lieu d’une mémorable balade.

Accessible depuis le village, le chemin s’engage d’abord entre les vignes, très courantes sur ce site viticole produisant un excellent vin. Vient ensuite un sentier qui grimpe dans une garrigue où poussent à profusion le romarin, le thym, l’aneth et les asperges sauvages. L’univers est aromatique et l’environnement typiquement méditerranéen. Succède à ce paysage la traversée d’un bois qui permet de pousser jusqu’à la chapelle de Notre-Dame des Auzils dont la présence est d’abord annoncée par le Jardin de l’Ermite. Le chemin d’accès vers l’édifice religieux se présente comme une lente ascension, rythmée par les vingt-six cénotaphes dressés à la mémoire des marins disparus en mer.

Parvenu à la chapelle qui surplombe le site, la visite s’impose pour y découvrir la foule de tableaux et de maquettes de navires déposés là à titre d’ex-voto. La balade s’engage ensuite dans un étroit défilé rocheux, très spectaculaire et requérant une certaine prudence. Une fois traversé ce boyau rocailleux on retrouve une jolie forêt méditerranéenne où les fleurs, dont les tulipes sauvages au printemps, semblent parfaitement s’épanouir. La surprise vient au bout du sentier forestier qui semble ne déboucher sur rien, excepté une vertigineuse falaise typique des paysages du massif de la Clape.

À cet endroit, l’énigme s’impose : comment poursuivre sa route sans rebrousser chemin ? La solution apparaît en avançant jusqu’au bord de ce qui semblait n’être qu’un gouffre et sur la gauche duquel se découvre une chaîne de survie. Elle permet de sécuriser la descente d’un court passage abrupt dévalant jusqu’à un sentier plus clément. Le chemin continue alors entre forêts et vignes jusqu’à rejoindre l’étang de Gruissan qui vient conclure, par le spectacle de ses canards et de ses flamants roses, une sportive et mémorable balade menée en terre typiquement méditerranéenne.

La balade en détail

Altitude min/max : 0m/170m
Longueur balade : 13,5 km
Dénivelé cumulé : 395 m
Durée moyenne : 5 heures
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La Plage des Coussoules

Leucate - Plage des Coussoules

Aux abords de Leucate se trouve un territoire sauvage préservé entre la mer et les étangs : la plage des Coussoules, parenthèse naturelle d’exception sur la côte méditerranéenne.

Département : Aude (11)
Direction : Leucate
Départ : parking des Coussoules-Basses
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S’étirant sur une longueur de 8 km sertie entre la mer et l’étang de la Palme, la plage des Coussoules est classée parmi les plus belles plages de France. Et si elle est un lieu de prédilection de notre Occitanie Secrète, c’est parce que l’accès ne se dit que de bouche à oreille et que la nature s’y trouve particulièrement préservée, avec la recommandation de surtout la respecter. Elle est aussi une exception dans cette région aux rivages bien fréquentés : ici la nature sauvage est conservée intacte.

L’accès depuis le parking des Coussoules-Basses donne d’entrée le ton. Une fois traversées les haies de tamaris, puis parcourue une étroite langue de sable, se présente le grau de La Franqui. Cette petite langue d’eau salée de faible profondeur, bornée par les prairies de salicornes, se franchit à pieds nus pour accéder à la plage. Après cette immersion dans le paysage lagunaire se présente ensuite la vaste étendue de sable. Prise entre les silhouettes lointaines des falaises de Leucate au sud et de Port la Nouvelle au nord, la plage des Coussoules s’ouvre à une libre déambulation. L’invitation à la balade est irrésistible le long de ce littoral qu’animent avec fantaisie les silhouettes sculpturales des bois flottés que la mer a déposés ici au fil du temps et de ses humeurs.

On croise à cet endroit d’habituels chars à voile tandis qu’évoluent dans le ciel les formes colorées des cerfs-volants au bout desquels glissent sur la mer les kitesurfeurs. L’atmosphère est livrée aux faveurs du vent, cette côte se trouvant régulièrement exposée aux effets de la brise marine qui a aussi la vertu d’y rendre les ardeurs du soleil plus supportables en plein été. Parenthèse hors du temps, dérogeant par sa puissance intacte à l’image des plages trop fréquentées de la Méditerranée, la plage des Coussoules est un lieu d’exception : classé Natura 2000, protégé par son appartenance au Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée et implanté sur une zone de baignade labellisée par un double pavillon bleu, témoignant de l’exceptionnelle qualité de ses zones naturelles.

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Le Gouffre de l’Œil Doux

Gouffre de l'Oeil Doux - Saint Pierre la Mer

Près de Saint-Pierre-la-Mer, telle une émeraude sertie de hautes falaises, le gouffre de l’Œil Doux se dévoile comme un trésor au cœur des pinèdes.

Département : Aude (11)
Direction : Saint-Pierre la Mer – Commune de Fleury d’Aude
Départ : parking du gouffre de l’Œil Doux
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La Méditerranée regorge de petits secrets, sans quoi nous ne pourrions vous les révéler en Occitane Secrète. Le Gouffre de l’Œil Doux est un de ces lieux mystérieux, discrètement caché au nord du massif de la Clape, entre Saint-Pierre la Mer et Fleury d’Aude. Plus précisément, le site se dissimule sur le domaine de l’Oustalet, propriété du Conservatoire du Littoral qui abrite également un ancien mas languedocien réaménagé en mini-ferme et poney-club, pour le plaisir des promeneurs fort nombreux sur le site. La surprise ici c’est bien la foule qui se presse sur le parking et qui apporte preuve que le gouffre de l’Œil Doux est vraiment la curiosité géologique du coin.

Pour éviter l’affluence, il est préférable d’entamer la balade par la boucle la plus éloignée de l’Œil Doux afin de réserver le clou du spectacle au chemin du retour. Stratagème qui a aussi l’avantage de retrouver le site au moment où la fréquentation s’estompe. Ainsi, dès que l’on emprunte les chemins de traverse s’impose la quiétude des garrigues et le sentiment de retrouver la tranquillité des grands espaces. Les voies empruntées conduisent sur des étendues bordées de thym, de romarin ou de lavandes-papillons qui alternent avec les traversées de vignes et de pinèdes. Cette boucle plaisante, offrant quelques dénivelés, ramène plus tard vers le site principal en passant par la ferme de l’Oustalet. On y croise avec amusement quelques lapins, chèvres, oiseaux de basse-cour et même un bon vieux sanglier surtout occupé par son sommeil.

On parvient alors au gouffre de l’Œil Doux par une voie dominante. La descente vers la « cénote », cette résurgence d’eau saumâtre qui fait toute la particularité du site, s’effectue en empruntant avec prudence un sentier parfois abrupt jalonné de rocailles. On débouche alors au bord du miroir d’eau qui déploie ses reflets d’émeraude au pied de hautes falaises calcaires. L’ensemble est clôturé par un amphithéâtre rocheux où s’accroche en cascades une végétation méditerranéenne touffue. Prudence ici : la baignade est interdite car dangereuse. Après avoir joui de la vue inférieure, le retour vers la voie supérieure des falaises réserve d’autres surprises : la vue est dominante sur le golfe du Lion et le panorama s’étend, par-dessus les garrigues et les étangs, jusqu’au Mont St Clair qui domine Sète à l’est et le sommet du Canigou à l’ouest.

La balade en détail

Altitude min/max : 0m/38m
Longueur balade : 9,5 km
Dénivelé cumulé : 170 m
Durée moyenne : 3 heures
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L’île Sainte-Lucie

Ile Sainte Lucie - Port la Nouvelle

Près de Port-la-Nouvelle, l’île Sainte-Lucie est un site naturel protégé, offrant un paysage méditerranéen d’exception au cœur des étangs du Narbonnais.

Département : Aude (11)
Direction : Port-la-Nouvelle
Départ : parking de l’île Sainte-Lucie
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Si Port-la-Nouvelle est une cité balnéaire marquée par quelques sites industriels, ses environs immédiats contredisent radicalement la première impression. D’abord les plages, celles des Coussoules et de la Vieille-Nouvelle, dont l’étendue, le caractère sauvage et la préservation sont exceptionnels en Méditerranée. Puis l’Île Sainte-Lucie, réserve naturelle relevant tout à la fois du Conservatoire du Littoral et du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée. Elle est l’île la plus étendue des étangs du Narbonnais et constituait dès l’Antiquité une pièce remarquable du complexe portuaire de la Narbonne romaine.

L’île Sainte-Lucie se situe à proximité de la plage de la Vieille-Nouvelle, séparée de son environnement par le Canal de la Robine, inscrit lui-même au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’accès exige de franchir l’écluse au niveau de la maison éclusière de Sainte-Lucie. Une fois sur l’autre rive se présente un parcours bien balisé de 7 km qu’il convient de suivre sans s’en écarter à raison des mesures de stricte protection de la faune et de la flore. La balade se déroule dans l’ambiance aromatique de la flore méditerranéenne et l’accompagnement omniprésent des chants des cigales durant l’été. La progression enchaîne la traversée de pinèdes, de zones humides, de garrigues, de champs d’amandiers ou d’oliviers, ponctués de stations florales variées.

L’environnement naturel domine mais l’île, qui servait déjà de mouillage dès l’Antiquité, recèle quelques vestiges historiques qui accentuent son charme intemporel : Roc Saint-Antoine, cabane de la Vigie, domaine viticole de Sainte-Lucie, ruines d’une chapelle du IXe siècle rendue au jour par les tempêtes. Certains sont des points panoramiques où les percées sur les étangs sont spectaculaires. L’immersion dans cette nature lagunaire réserve une expérience particulièrement riche du milieu méditerranéen, tout en offrant des points de vue privilégiés sur les étangs de l’Ayrolle, de la Berre et de Bages-Sigean, puis en pointe, sur la silhouette lointaine de Narbonne et des contreforts du Haut-Languedoc. Ici se cache un paradis sur terre où se concentrent bien des plaisirs bucoliques.

La balade sur l’île Sainte-Lucie

Altitude min/max : 0,5m/54m
Longueur balade : 7 km
Dénivelé cumulé : 92 m
Durée moyenne : 2 heures
Télécharger le tracé (.gpx)